En plein débat sur la réforme des retraites en France, voilà quelques statistiques pour alimenter les conversations…
A quel âge part-on en retraite en Europe ?
Certains pays ont un régime différencié hommes/femmes.
Les régimes de retraite moins avantageux qu’en France
Pays | Hommes |
Malte | 63 ans (assurés nés entre 1956 et 1958) et 65 ans (assurés més à partir de 1962) |
Finlande | 63 ans et 9 mois |
République Tchèque | 63 ans et 10 mois |
Estonie, Lettonie | 64 ans |
Lituanie | 64 ans et 2 mois |
Bulgarie | 64 ans et 4 mois |
Hongrie | 64 ans et 6 mois (assurés nés en 1956) |
Autriche, Belgique, Chypre, Croatie, Espagne, Liechtenstein, Luxembourg, Slovénie, Suisse, Pologne, Roumanie | 65 ans |
Allemagne | 65 ans et 9 mois (assurés nés en 1955) et jusqu'à 67 ans en 2031 |
Irlande, Royaume Uni | 66 ans |
Pays-Bas | 66 ans et 4 mois (jusqu'à 67 ans en 2024) |
Danemark, Portugal | 66 ans et 6 mois |
Grèce | 67 ans si 15 ans d'assurance |
Islande, Italie | 67 ans |
Les femmes partent plutôt en retraite dans certains pays européens.
Pays | Femmes |
Malte | 63 ans (assurés nés entre 1956 et 1958) et 65 ans (assurés més à partir de 1962) |
Finlande | 63 ans et 9 mois |
Estonie, Lettonie, Suisse | 64 ans |
Lituanie | 64 ans et 2 mois |
Hongrie | 64 ans et 6 mois (assurés nés en 1956) |
Allemagne | 65 ans et 9 mois (assurés nés en 1955) et jusqu'à 67 ans en 2031 |
Belgique, Chypre, Espagne, Liechtenstein, Luxembourg, Slovénie | 65 ans |
Irlande, Royaume Uni | 66 ans |
Pays-Bas | 66 ans et 4 mois (jusqu'à 67 ans en 2024) |
Danemark, Portugal | 66 ans et 6 mois |
Grèce | 67 ans si 15 ans d'assurance |
Islande, Italie | 67 ans |
Les régimes de retraite plus avantageux qu’en France
Pays | Hommes |
France | 62 ans |
Norvège | 62 ans (si l'assuré remplit la durée d'activité requise) |
Grèce | 62 ans pour 40 ans d'assurance |
Slovaquie | 62 ans et 8 mois (assurés sans enfants) |
Suède | 62 ans (si l'assurée remplir la durée d'activité requise) |
Pays | Femmes |
République Tchèque | de 59 ans et 8 mois à 63 ans et 10 mois selon le nombre d'enfants |
Autriche, Pologne | 60 ans |
Roumanie | 61 ans et 6 mois |
Bulgarie | 61 ans et 8 mois |
France | 62 ans |
Grèce | 62 ans pour 40 ans d'assurance |
Norvège, Suède | 62 ans (si l'assuré remplit la durée d'activité requise) |
Slovaquie | 62 ans et 8 mois (assurés sans enfants) |
Croatie | 62 ans et 9 mois |
Tour d’horizon européen
- En Grèce, l’âge légal varie selon le nombre d’années de cotisation. Un travailleur peut partir à 67 ans s’il n’a cotisé que 15 années ou un travailleur peut partir à 62 ans s’il a au moins 40 années de cotisation. Mais un salarié peut faire valoir ses droits avant son 62e anniversaire s’il accepte de toucher une pension plus basse que celle à laquelle il aurait droit en partant à l’âge normal. Il peut par exemple partir à 60 ans à la simple condition d’avoir cotisé 35 années.
- En Allemagne, on peut partir avant l’âge légal, moyennant une baisse de sa pension.
- En Belgique, le système permet à un salarié qui a commencé à travailler jeune de partir tôt (avant l’âge légal). S’il a commencé à travailler à 16 ans, il peut faire valoir ses droits dès leur 60 ans.
- Au Portugal, l’évolution de l’âge légal dépend de l’espérance de vie. Si l’espérance de vie recule, l’âge légal de départ est avancé. L’âge légal de départ peut ainsi varier chaque année en fonction de l’évolution de l’espérance de vie.
Mais l’âge n’est pas la seule composante du départ à la retraite… les régimes européens prennent en compte les durées de cotisations et le niveau des pensions.
Les régimes de retraite en Europe, une succession de réformes un peu partout
La réforme en cours en France contient des mesures comme le recul de l’âge légal à 64 ans, la pénibilité, la durée de cotisations, les carrières longues…
C’est toute l’Europe ou presque qui met en place ce type de mesures essentiellement dues à la durée de vie qui s’allonge, à l’impact du baby booms et le fait qu’on commence à travailler de plus en plus tard. Résultat : de moins en moins de gens en âge de travailler, et donc pour financer les retraites de seniors de plus en plus nombreux.
Malgré de grandes disparités, les pays d’Europe du Sud et d’Europe de l’Est étant par exemple beaucoup plus affectés par la baisse de la fécondité que ceux du centre ou du nord de l’Europe, partout, le nombre de retraités par rapport au nombre de personnes en âge de travailler s’accroît.
Selon le rapport OCDE de fin 2022, en 1950, l’Europe comptait en moyenne près de sept personnes en âge de travailler (entre 20 et 64 ans) pour un retraité, ce ratio était de trois en 2020. Et de moins de deux actifs pour un retraité à l’horizon 2050.
« On savait depuis le milieu des années 1970 que cette question démographique allait se poser pour l’ensemble des pays développés, explique Hervé Boulhol, responsable retraites et vieillissement démographique à la direction de l’emploi et des affaires sociales de l’OCDE. La stratégie adoptée a d’abord plutôt relevé de la politique de l’autruche. Et lorsqu’en 1990, les choses sont devenues un peu plus concrètes, il y a eu une vague de réformes des systèmes de retraite. On a ensuite assisté à une nouvelle vague suite à la crise économique de 2008. »
Pays | Augmentation progressive en cours |
Allemagne | Jusqu'à 67 ans en 2031 |
Autriche | Entre 2024 et 2033, augmentation progressive de la retraite des femmes pour atteindre celui des hommes |
Belgique | 66 ans à partir de février 2025 et 67 ans à partir de février 2030 |
Bulgarie | Jusqu'à 65 ans au rythme de + 1 mois/pour les hommes, + 2 mois/an pour les femmes jusqu'à 2029 puis 3 mois/an à partir de 2030 |
Croatie | Relèvement de 3 mois par an pour atteindre 65 ans en 2030 |
Danemark | Jusqu'à 69 ans en 2035 |
Espagne | Jusqu'en 2027, augmentation de la durée d'assurance nécessaire pour partir à 65 ans (38 années et 6 mois de cotisations). En cas de cotisations insuffisantes, augmentation de l'âge légal de 2 mois par années (66 ans et 4 mois en 2023) |
Lettonie | Jusqu'à 65 ans en 2025 (+3mois/an) |
Lituanie | Jusqu'à 65 ans en 2026 au rythme de + 4 mois/an pour les femmes et + 2 mois/an pour les hommes |
Malte | 65 ans pour les assurés nés à partir de 1962 |
Pays-Bas | Jusqu'à 67 ans en 2024 |
Portugal | relevé en fonction de l'espérance de vie à 65 ans |
République tchèque | Jusqu'à atteindre 65 ans (personnes nées en 1971 ou après) au rythme de + 2 mois/ an pour les hommes, +6 mois/an pour les femmes jusqu'à atteindre l'âge de retraite des hommes (+2mois/an ensuite) |
Roumanie | Femmes : jusqu'à 63 ans en 2030 |
Slovaquie | jusqu'à 64 ans pour les assurés nés en 1966 |
Les différents systèmes de retraite
Certains pays européens comme la France cumulent plusieurs régimes de retraites différents selon les corps de métiers. Certains états ont aussi recours à des régimes complémentaires.
Exemple en France, on trouve le régime général pour les salariés du privé, les régimes spéciaux pour les fonctionnaires, le régime des commerçants, le régime des agriculteurs. Il existe actuellement près de 40 régimes de retraite différents en France.
Ensuite certains comme les indépendants cotisent selon un système par points, tandis que les retraites des agents de la Banque de France sont financées par capitalisation. En France, si le régime de base repose sur un système par annuités, les retraites complémentaires des salariés du privé se calculent par points.
Quelles différences entre les 3 systèmes ?
- le système par annuités est un mode de calcul auquel on se réfère souvent comme étant à “prestations définies”. C’est-à-dire qu’un salarié, en entamant sa carrière, sait combien de trimestres lui seront nécessaires, peut anticiper le montant de son salaire et connaît le taux de liquidation, qui est garanti. Il peut donc globalement savoir quelle pension lui sera versée à son départ à la retraite, s’il ne change pas de régime.
- le système en points est un régime dit à “cotisations définies” : le salarié connaît le montant de ses cotisations annuelles, mais ne peut véritablement prévoir le montant de sa retraite, puisque la valeur du point ou du coefficient de conversion n’est pas garantie. La valeur du point dépend de nombreuses variables démographiques et économiques nationales (population en vie, espérance de vie, situation économique…). On ne peut donc anticiper sa pension. En France, les régimes complémentaires en points n’ont ainsi cessé de voir le prix des points augmenter, ce qui incite les actifs à rester plus longtemps sur le marché du travail.
- Le système du compte « notionnel » est présent dans cinq Etats membres, dont l’Italie et la Suède. Le salarié actif accumule un capital “virtuel” qui correspond à la somme de ses cotisations versées. Lors du départ à la retraite, ce capital lui est reversé suivant un coefficient de conversion qui prend en compte l’espérance de vie au moment de son départ et un taux de revalorisation.
Comment les retraites sont financées chez nos voisins européens ?
2 grands modèles de financement : le “bismarckien” et le “beveridgien” .
Le premier, né en Allemagne, est basé sur le principe de “contributivité” : chaque ancien travailleur touche une retraite en fonction de ce qu’il a cotisé au cours de sa carrière. Les pensions sont généralement gérées par les partenaires sociaux (syndicats de salariés et organisations patronales).
Le second modèle, né en Angleterre, s’appuie sur les principes de solidarité et de “redistributivité” : il repose sur une couverture universelle organisée par l’Etat et financée par les impôts.
Aujourd’hui, tous les états européens ont adopté des systèmes mixtes. Les régimes de retraite sont à la fois financées par les revenus des travailleurs et par les Etats.
Les régimes de retraite sont principalement organisées de deux manières : retraite par répartition s’articule autour de l’idée de “pacte générationnel” et ce sont les cotisations des actifs qui financent les pensions des retraités ; retraite par capitalisation, chaque employé met de l’argent de côté pour sa propre retraite.
Tous les Etats de l’UE ont adopté un système par répartition, complété de manière obligatoire ou facultative par une retraite par capitalisation.
En France, comme dans beaucoup d’autres Etats européens, la retraite s’appuie donc sur plusieurs régimes à la fois, qui forment trois piliers :
- Le régime de base, financé par répartition et obligatoire ;
- le régime complémentaire obligatoire, financé par répartition ;
- et les régimes supplémentaires facultatifs (obligatoires pour certaines professions libérales et dans certaines entreprises).
Quel niveau de pensions de retraite en Europe ?
Donner des montants n’est pas pertinent car le niveau des pensions doit être apprécié par rapport au niveau de vie dans le pays. Dans l’union européenne le montant des pensions de retraite est divers. En 2022, la pension moyenne d’un retraite est de 1.509 €.
L’OCDE publie chaque année un « taux de remplacement net ».
Selon l’OCDE, le taux se définit comme « les droits à retraite individuels nets divisé par le salaire net, compte tenu de l’impôt sur le revenu et les cotisations de sécurité sociale versés par les salariés et les retraités ». Le ratio permet de visualiser la façon dont le système de retraite dans le pays assure un revenu aux retraités en remplacement de leur rémunération de travailleur.
Le taux moyen en Europe est de 67,6 %.
Pays | Taux de remplacement net des pensions (en 2020) |
Hongrie | 94 % |
Portugal | 90,3 |
Luxembourg | 88,7 % |
Autriche | 87,1 % |
Danemark | 84 % |
Grèce | 83,6 % |
Pays-Bas | 89,2 % |
Italie | 81,7 % |
Espagne | 80,3 % |
Malte | 76,3 % |
France | 74,4 % |
Bulgarie | 73,8 % |
Chypre | 72,8 % |
Roumanie | 69,4 % |
Roumanie | 68,7 % |
République Tchèque | 65,2 % |
Finlande | 63,2 % |
Belgique | 61,9 % |
Lettonie | 55,3 % |
Allemagne | 52,9 % |
Croatie | 52,7 % |
Irlance | 39,9 % |
Pologne | 36,5 % |
Estonie | 33,8 % |
Lituanie | 30,7 |
Calcul du taux de remplacement
Le taux de remplacement se calcule en divisant le montant de votre 1ère pension de retraite par votre dernière rémunération perçue en activité.
- Votre 1ère pension est la somme de toutes vos pensions de base et complémentaires perçues le 1er mois, ou la moyenne des pensions mensuelles de votre 1ère année.
- Il n’y a pas de méthode unique pour mesurer votre dernier revenu. Il peut s’agir de la moyenne mensuelle des 3, 6 ou 12 derniers mois ou de la dernière année, par exemple.
Ce taux de remplacement peut se calculer sur la base des revenus nets ou bruts. Mais la différence entre brut et net étant sensiblement plus importante dans le cas du salaire, il semble plus pertinent de retenir le taux de remplacement net.
De réforme en réforme, ce taux de remplacement diminue depuis 30 ans car le nombre d’actifs par retraités est en baisse constante puisque l’espérance de vie s’allonge. Le nombre de retraités augmentant plus vite que le nombre des actifs, le mode de calcul de la retraite est de moins en moins favorable.
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) publie des statistiques d’évolution des taux de remplacement :
- Un cadre gagnant 2,7 fois le salaire moyen a ainsi bénéficié, s’il est né en 1950, d’un taux de remplacement de 56 % (pour une retraite à 60 ans). Un cadre né en 1990, le taux descend à 51 %, pour une retraite à 62 ans.
- Un non-cadre gagnant 90 % du salaire moyen, le taux de remplacement passe sur cette même période de 75 % à 69 %.
A noter à la publication des statistiques de la CNAV en France début 2023 :
- près de 1 million de nouvelles pensions de retraite versées en 2022
- l’âge moyen de départ à la retraite est de plus en plus tard : en 2019, il était de 62 ans et 2 mois, en 2021, il est passé à 62,9 ans et en 2022, il dépasse 63 ans.
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