préférences de pensée

Les préférences cérébrales pour un management situationnel

Date de mise à jour : 23/06/2024

La théorie des préférences cérébrales

Parce que le cerveau humain est le siège de toute connaissance (cognition), donc de tout  On mesure ainsi l’importance dans la formation de comprendre le concept des préférences cérébrales !

Les informations dont nous parlons sont basées sur des observations scientifiques. La recherche sur le cerveau humain a accompli des pas de géant depuis ces 50 dernières années.

Les préférences cérébrales et les recherches sur le fonctionnement du cerveau

Historiquement, ce qu’on appelle les Anciens localisaient la pensée dans le cœur et non dans le cerveau humain.  Ils avaient observé qu’une blessure au cœur était mortelle alors que certaines blessures à la tête n’étaient pas nécessairement fatales. D’où la conclusion que le siège de la pensée se situait dans le cœur !

Au XIXe siècle, on avait déjà pu observer que le fonctionnement du cerveau humain était divisé en deux parties.  On croyait alors que ses hémisphères étaient identiques, le second hémisphère ne servant que de remplaçant en cas de défaillance.

Ce n’est qu’en 1865, que Paul Broca remarqua qu’une blessure dans une zone de l’hémisphère gauche provoquait des troubles de la parole alors que la même blessure dans l’hémisphère droit ne provoquait pas le même résultat.

Neuf ans plus tard, Karl Wernicke identifiait une autre zone proche de celle de Broca, associée celle-là à un autre type de trouble de langage.  On confirmait alors que le langage était affecté seulement par des lésions de l’hémisphère gauche.  L’hémisphère gauche était donc le « spécialiste » du langage.

Dans les deux cas, les savants concluaient que le dysfonctionnement du langage n’impliquait pas les muscles moteurs de la parole mais que chacune de ces zones cérébrales était responsable du processus mental de base et essentielle à la production et à la compréhension de la parole expressive. Williams

Il restait cependant à préciser ce qu’impliquait cette spécialisation des hémisphères et commencer à parler de préférences cérébrales.

Était-elle immuable ou pouvait-elle se modifier ?  Y avait-il un hémisphère dominant ?

Les préférences cérébrales : cerveau limbique ou cerveau cortical

Les préférences cérébrales sont deux mots qui signifient l’utilisation préférentielle d’une « région » du cerveau. Le fait de connaître la préférence d’une personne renseigne sur son processus de pensée ou la façon dont elle réfléchit, résoud les problèmes et communique et mais aussi la façon dont elle parle et écoute  et les types de relations qu’elles tendront à développer.

La théorie des préférences cérébrales suggère deux dimensions de préférence mentale :

  1. un style préféré ou méthode de traitement de l’information
  2. une façon préférée de communiquer cette information

Le concept des préférences cérébrales ne sont pas un instrument de détermination de compétences.

Si une personne est à dominance droite, et qu’un de ses processus de pensée préféré est « visionnaire », cela ne veut pas nécessairement dire que la personne est un planificateur stratégique efficace. La préférence dérivée de la dominance n’égale pas la compétence.

Les préférences cérébrales et les études de Mac Lean

Deux chercheurs américains ont permis d’améliorer la compréhension du fonctionnement du cerveau et d’expliquer le concept des préférences cérébrales :

Mac Lean a développé dans les années 50, la notion de cerveau tri unique composé de 3 couches cérébrales. Paul Mac Lean contribue ainsi de façon significative aux études des préférences cérébrales.

  • Le cerveau reptilien ou archaïque : c’est un cerveau très proche de celui des reptiles. Le cerveau reptilien serait la source des comportements primitifs et il comporte le noyau dit « amygdalien » qui commande l’agressivité. Lorsque nous sommes stressés, fatigués, notre reptilien prend le dessus. C’est le siège de la routine, des itinéraires fixés à l’avance, des gestes automatiques.
  • Le cerveau limbique : Chez l’homme, le cerveau limbique est superposé au cerveau reptilien. Mac Lean l’avait baptisé le « cerveau viscéral » à cause de son étroite relation avec les centres des pulsions et des émotions. C’est le lieu des mécanismes de motivation, plaisir et déplaisir, réussites et échecs, intérêt ou monotonie. C’est le système dominant de l’affectivité et le siège des émotions. C’est le lieu de notre impulsivité. Le cerveau limbique, c’est le filtre, c’est par lui que passent les informations.
  • Le cerveau cortical : c’est le siège de la pensée, parole

Les préférences cérébrales et comprendre les fonctions du cerveau reptilien

Le cerveau reptilien, représenté par le tronc cérébral et le cervelet à la base du cerveau, forme la structure la plus ancienne du cerveau humain.  Il aurait à peine évolué depuis nos ancêtres reptiliens et se retrouve actuellement chez les crocodiles, les tortues, les serpents et les lézards.

Son rôle consiste à assurer la survie de l’organisme par la coordination des réflexes, la régulation des grandes fonctions vitales comme la respiration, le rythme cardiaque, la pression artérielle ou l’alternance vigilance-sommeil, la satisfaction des besoin fondamentaux que sont la faim, la soif et l’activité sexuelle, ou encore par la programmation d’activités liées à la constitution d’un territoire, à la capture d’une proie ou aux relations dominant-dominé au sein de hiérarchies animales.

Les cinq comportements de base du fonctionnement du cerveau reptilien

Le premier élément du fonctionnement du cerveau reptilien est un comportement d’orientation.  Il s’agit de réponses automatiques provoquées par des objets ou des représentations d’objets vivants ou inanimés.  Certains élèves ont des réflexes conditionnés qui relèvent d’un comportement reptilien (rejet ou adhésion automatique).

Le deuxième comportement du fonctionnement du cerveau reptilien est l’imitation. Les êtres humains sont souvent conformistes et grégaires.  Le grand public se gausse de descriptions souvent caricaturales de groupes de personnes : les policiers mangent des beignets.  Les élèves sont souvent conformistes dans leur tenue vestimentaire, dans leurs goûts et leurs déplacements.

Les troisième et quatrième comportements reptiliens de base sont la répétition et la persévération, autrement dit, la routine.  Ces comportements nous poussent à réutiliser de vieux schémas établis qui ont fait leur preuve pour résoudre des situations neuves.  La résistance des enseignants à de nouveaux programmes relèvent du cerveau reptilien.  Par contre le comportement de routine nous met en difficulté car nous reproduisons des automatismes qui nous conduisent à l’échec.

Le cinquième comportement du cerveau reptilien est le camouflage.  Le lézard utilise ce type d’attitude pour échapper à un prédateur.  Il est fréquent de voir  des élèves se faire tout petits, silencieux et inhibés dans certains cours ou au moment d’un test. Ce camouflage avant la vengeance existe aussi chez l’enseignant qui a gardé «en travers de la gorge» la dernière agression d’un élève.

Pour approfondir les préférences cérébrales et les fonctions des cerveaux limbique et cortical. Regardons les études du professeur Sperry.

Les préférences cérébrales et la théorie des 2 cerveaux

Dans les années 1970, les travaux du professeur Sperry, notamment pour guérir l’épilepsie, mettent en évidence le fonctionnement du cerveau en deux parties du cerveau.

Ses premières expériences ont été faites sur des chimpanzés sur lesquels il avait observé 2 parties reliées par 2 millions de câble de fibres nerveuses. En sélectionnant les fibres nerveuses, les 2 hémisphères devenaient indépendants. Il a pu ainsi observer les fonctions spécifiques.

  • Le cerveau cortical (gauche) : C’est le cerveau qui correspond à des fonctions d’analyse allant jusqu’au détail. C’est l’esprit mathématique, logique, rationnel, la rigueur, l’exigence, la capacité de gestion, d’organisation, l’ordre, le classement
  • Le cerveau limbique (droit) : constitue l’opposé. Le cerveau limbique, c’est l’intuition, la vision globale des choses, l’émotion. Le cerveau droit ressent les événements, c’est comme cela qu’il les comprend.

En pratique, nous humains a avons les 2 cerveaux, cerveau limbique et cerveau cortical et les 2 fonctionnent.

Ces cerveaux sont en communication permanente mais cependant ils disposent d’une certaine indépendance. Les deux hémisphères (cerveau limbique et cerveau cortical) s’opposent et se complètent :

  • analyse et synthèse
  • langage et pensée non verbale
  • raison et intuition

D’après les statistiques, la majorité des personnes ont une préférence dans le fonctionnement du cerveau. Certains utilisent plus la partie gauche, d’autres plus la partie droite.

Les préférences cérébrales et les études de Ned Herrmann

Ned Herrmann, un américain passionné par les travaux des neurobiologistes sur le cerveau, pour simplifier ces découvertes, a croisé et a développé une typologie. Il a regroupé le cerveau limbique et le reptilien.

Ainsi nous trouvons 4 quadrants qui constituent 4 préférences dans le fonctionnement du cerveau :

– préférence cortical gauche ou cortical droit

– préférence cerveau limbique gauche ou cerveau limbique droit

Dans la vie, il y a des choses que l’on effectue aisément et d’autres pas. Chacun a des compétences. D’autre part, il y a ce que l’on aime faire, ce qui nous motive et qui nous fait plaisir et ce que l’on aime pas.

L’astuce  de la préférence, c’est quand on a les deux : compétence et la motivation : je sais faire et j’aime beaucoup le faire.

Le cerveau marche à 1.000 à l’heure dans ce cas là. Toutes les préférences cérébrales existent chez une personne.

Il n’existe que des différences d’activation. Pour mieux communiquer, il suffit donc de repérer chez l’autre les préférences facilement activables et d’activer pendant un temps donné les préférences cérébrales semblables chez soi.

Maintenant vous vous dites… mais à quoi sert tout ça pour mon entreprise ou dans mon activité de formation…

L’utilisation des préférences cérébrales en entreprise

Pourquoi certaines équipes fonctionnent-elles bien ensemble et d’autres moins bien ?
Pourquoi certaines équipes fonctionnent-elles efficacement et dans la bonne humeur et d’autres sont contre-performants ou ennuyeux ?
Pourquoi un de vos collaborateurs peut-il être aussi efficace dans un type d’activité et aussi inefficace dans une autre ?

La plupart des réponses à ces 3 questions sont liées au fait que chaque individu perçoit les choses de manière différente.

Petite expérience sur les préférences cérébrales à faire en entreprise :

Demandez à vos collaborateurs lors de la réunion de rentrée de se souvenir d’un évènement vécu en entreprise… la soirée de l’entreprise avant l’été et que tout le monde parte en vacances… chacun va raconter son histoire.
Certains vont énoncer des faits et mots techniques ou de comment ce type d’évènement interagit dans le quotidien et la résolution des problèmes.
D’autres vont s’axer sur l’organisation de l’évènement et la perception qu’ils ont de sa finalité.
Un 3e groupe va mettre en avant les relations humaines et le contact avec les autres membres de l’entreprise
Un 4e groupe va synthétiser ce qui a été dit précédemment et émettre de nouvelles idées…

Cette expérience montre les préférences cérébrales des individus. Il ne s’agit pas de mettre les individus dans des cases mais de comprendre que chaque personne a une préférence mentale.

hermann

Les recherches menées par les neurobiologistes Roger Sperry, Paul Mac Lean, Ned Herrmann et bien d’autres éclairent sur le fonctionnement de la pensée des individus et les préférences cérébrales. Chaque personne a son propre style de gestion des informations qui influe sur l’ensemble des informations qu’il reçoit, sur ses émotions (ce qu’il ressent) et sur l’ensemble de notre comportement.

Ned Herrmann en a extrait une grille qui fonctionne comme une carte simplifiée de l’esprit humain (préférences cérébrales) qui peut s’appliquer aussi bien à un individu, qu’à un groupe de travail ou à une organisation plus vaste.

Cette carte de préférences cérébrales définit quatre espaces :

  • Un espace cortical gauche – logique, analytique, mathématique, résolutions de problèmes.
  • Un espace limbique gauche – contrôlé, conservateur, planificateur, organisateur, administrateur
  • Un espace limbique droit – contacts humains, émotions, musicien, verbal
  • Un espace cortical droit – créatif, synthétique, artistique, global, conceptuel.

Tout le monde possède tous ces espaces, mais ne les utilise pas à l’identique. Le profil ainsi tracé permet l’identification de la proportion d’utilisation de ces différents espaces par un individu, ce qui rend possible la déduction de comportements prévisibles dans différentes situations de la vie personnelle et professionnelle.

Les étapes de la réussite de fonctionnement du cerveau humain

Comprendre les préférences cérébrales de chaque membre de son équipe pour le manager est la première étape pour les mettre en adéquation avec le travail qui doit être accompli.

La seconde étape est de comprendre les caractéristiques mentales de ce travail et de développer des emplois sur mesure pour la ressource humaine disponible ou d’aller chercher la ressource humaine complémentaire.

La troisième étape est de trouver la meilleure adéquation entre les personnes qui composent l’organisation et les postes de travail pour assurer un management qui crée un climat d’accomplissement de soi, sans pour autant encourager une motivation débridée qui s’écarte des objectifs.

Chaque individu a une préférence de pensée et un mode de fonctionnement du cerveau humain spécifique. C’est seulement un degré de préférence. Comprendre les préférences mentales de chacun de ses collaborateurs fournit une des clés pour constituer des équipes efficaces.

Les préférences cérébrales ne sont pas un instrument de détermination de compétence. Si un individu est à dominance droit et qu’un de ses processus de pensée préféré est « visionnaire », cela ne veut pas nécessairement dire qu’il est un planificateur stratégique efficace. La préférence dérivée de la dominance n’égale pas nécessairement la compétence.

Toutes les études faites sur le cerveau humain montrent des divergences. Mais la plupart s’accordent à reconnaître l’existence des différents types de pensée et de fonctionnement du cerveau.

Le « cerveau droit » qui contrôle le côté gauche du corps, traite simultanément des concepts entiers. Ce côté est intuitif et expérimental. Le style de raisonnement déductif non-verbal (visuel) de l’hémisphère droit est plus difficile à articuler que le style du cerveau gauche.

Le « cerveau gauche » qui contrôle le côté droit du corps, traite l’information séquentiellement. Ce côté est orienté aux données et utilise un raisonnement inductifs (examiner les éléments et détails pour arriver à une conclusion logique). Le centre du langage est situé dans l’hémisphère gauche.

Chacun des 2 hémisphères est lui-même divisé en deux régions de pensée et fonctionnement du cerveau, et de traitement d’information : les systèmes conceptuels et spécifiques. Considérés dans leur ensemble, il existe dans chaque cerveau quatre quadrants de préférences.

Descriptif des préférences cérébrales et profil d’une équipe avec une préférence forte à gauche

Equipe en préférence mode gauche
Equipe en préférence mode gauche

Cette équipe d’ingénieurs et de techniciens, très à l’aise dans le cadre d’une organisation stable, maîtrise bien une technique. Elle résout les problèmes techniques, planifie la production et gère correctement l’existant.
Mais elle rencontre quelques difficultés à concevoir de nouvelles formes d’organisation, à mettre en place de nouvelles technologies, à accueillir de nouveaux arrivants.
Il serait nécessaire de lui adjoindre quelques personnes présentant un profil plus orienté en mode droit.

Descriptif des préférences cérébrales : profil d’une équipe avec une préférence forte à droite

Equipe en préférence mode droit
Equipe en préférence mode droit

Cette équipe de commerçants en logiciels, très à l’aise dans la vision prospective des logiciels du futur, développe de bonnes relations avec ses clients acquis. Elle invente des produits très innovants, à l’aide des tous derniers progrès de la micro-informatique mondiale.
Elle a, en revanche, beaucoup de difficultés à fiabiliser ses logiciels, à tenir les délais et à gérer le compte d’exploitation. Il est urgent de lui trouver une ou deux personnes complémentaires en mode gauche

 

 

 

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